Grenoble, nouvelle terre d’accueil pour le reggae en France ? Peut-être bien. En tout cas, le pays des Sinsemilia et des cousins proches Gnawa Diffusion est aussi devenu depuis quelques années celui de Rasbawa (contraction de rasta et de son nom de famille Okambawa). Ce chanteur béninois, passé par la Côte d’Ivoire et le Ghana, a collaboré avec tous les groupes laissés sur son chemin en Afrique comme en France. Et s’il a posé ses valises en Isère, il n’en a pas moins acquis une notoriété grandissante au Bénin puisqu’il vient d’être récompensé lors des premiers Awards organisés à Cotonou. Depuis 1995, Rasbawa rode le groupe qu’il a monté à Grenoble et vient d’enregistrer son second album « Passeport », invitant même Roukin’s de Sinsemilia aux percussions et Eldé de Positive Struggle à la basse. A la première écoute, on croit qu’il s’agit d’une réédition, un peu comme si Alpha Blondy renouait enfin avec la veine « Jah Glory », les puristes apprécieront. Festif et roots.
On commence à bien les connaître depuis qu’ils écument avec une énergie type Duracell les salles et festivals d’un peu toute la région. La recette reste inchangée (celle de leur dernier album « Plus que jamais offensif ») : des textes intelligemment engagés et en français, une facture Neg’marrons, Human Spirit, Sinsemilia et un voyage doux aux oreilles et vivifiant pour la tête. Impeccable pour chauffer les pieds et s’allumer les dreads.